Mon histoire : mon père ce héros... Mon père ce zéro.

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Mon père ce héros...


Mon père m'a sauvé la vie. Grâce à lui, j'ai pu acquérir des valeurs comme l'honnêteté, l'authenticité et le respect qui me sont primordiales.
Petite, il me couvait beaucoup, voir trop. Me gâtait. J'étais sa petite fille chérie et au fond de moi, je savais que j'étais sa préférée...
Je n'ai jamais eu beaucoup de complicité avec ma maman, on était très différentes et je pense honnêtement que, moi aussi, j'avais mon préféré.
A la maison, ça devenait insupportable. Mes parents se disputaient sans cesse et ma mère m'agaçait plus qu'autre chose. Pour tout dire, je la haïssait. Elle s'en prenait toujours à moi, m'insultait... Et n'aidant pas dans cette période de conflits, j'étais en pleine crise d'adolescence.
J'étais la confidente de mon père, je lui racontais tout et inversement. Jusqu'au jour où la situation fût telle que je lui ai suggéré de quitter maman. Il eût l'air surprit et soulagé en m'annonçant timidement qu'il avait été voir une voyante et que celle-ci lui avait prédit qu'il se mettrait avec une autre femme, Anaïs, qu'il m'avait présenté quelques temps avant et que j'adorais !


Maman sentait bien que quelque chose n'allait pas, elle se sentait seule au monde mais je m'en foutais, j'avais mon père. Un jour, lors d'une soirée, ma mère me demanda d'aller avec elle au souper du mini-foot de mon frère. Absence totale d'envie de bouger et surtout de passer la soirée avec elle, j’ai inventé que j'avais trop mal au ventre pour l'accompagner.
Une heure plus tard, mon père rentre et me propose d'aller avec lui à un anniversaire. Anaïs serait présente. Génial ! Ni une, ni deux j'étais prête à partir. Elle était tellement gentille avec moi... Comme une mère je ne n'avais jamais eu.
En rentrant de l'anniversaire, nous nous garons sur le parking de la maison, et ma mère me sonne à cet instant. Je décroche ...
« Vous êtes où ? » en aboyant.
« Sur le parking ...»
Elle raccroche...
Je pense que ce fût la pire soirée de ma vie.
Nous sommes rentrés et ma mère était méconnaissable. Elle frappait mon père, partout.
Son visage, son torse, ses testicules. Je hurlais de toutes mes force quand elle m'a prise par les cheveux et m'a traînée jusque dans la salle de bain. J'en sors en pleurs et vois mon père la tenir par la gorge et ma mère faire un malaise. Elle est toute blanche, a les yeux révulsés, ne répond plus de rien. Il la porte jusqu'au fauteuil, se tourne vers moi et me crie d'aller chercher son téléphone. Il se tourne vers elle de nouveau, paniqué de ce qu'il a fait avec la rage, elle le regarde dans les yeux tel un démon et lui met un coup de poing dans son nez déjà cassé.
Ma mère était le diable en personne, ses yeux étaient noirs et sa force décuplée. Je n'ai rien compris...
Les mois passèrent et c'était toujours la crise à la maison. Ma mère m'a fêlé deux côtes, fais des griffes à sang dans le dos, m'a retourné toute ma chambre de fond en comble juste pour m'ennuyer... Elle me menait vraiment la vie dure et je ne savais pas pourquoi. Au fond, j'avais mal qu'elle ne m'aime pas. La détester était une sorte de carapace pour moi. Je n'avais pas de mère, c'était plus simple à vivre.
J'extériorisais ça comme je pouvais : je ne mangeais plus. Je me suis rattachée à mon poids qui était devenu une obsession. Quand ma mère me faisait à manger, j'ingurgitais 2-3 assiettes vite fait pour qu'elle soit contente et ensuite j'allais vite sous la douche pour faire sortir tout ce poids de mon estomac et surtout pour qu'on ne m'entende pas. Plus j'étais maigre, mieux je me sentais. Je ne dormais plus la nuit, je passais mes journées de cours à ronfler sur le banc ou à regarder par la fenêtre et ma mère me détestait toujours autant.


Un jour, elle fût internée de force parce qu'elle se droguait au médicaments et buvait beaucoup pour échapper aux tensions quotidiennes qui la bouffaient.
Par chance, la fois où elle était vraiment décidée d'en finir, elle a avalé plusieurs plaquettes et ingurgité une bouteille complète de vin, ce qui lui a fait tout vomir. J'étais seule avec elle ce jour là et je lui ai quand même apporté un sceau. Ma mère en train de se détruire et voulant en finir avec la vie. J'ai eu mal mais je me suis vite reprise : « Elle me hait, donc moi aussi ».
Après son hospitalisation, mon père toujours dans son adultère cautionné par ma personne, quitta enfin ma mère le 20 décembre 2009.
La veille, la frère d'Anaïs et moi nous sommes mis ensemble. Mon premier amour.
Pour les fêtes, ma mère préféra être seule, ce qui m'arrangeait. Nous allions les passer avec Anaïs et sa famille.

Quelques mois plus tard, elle emménagea avec nous ! Tout était parfait et enfin serein, la vie était facile... Mais pas pour tout le monde. Mon frère entrait beaucoup en conflit avec Anaïs et mon père. Quelques grosses disputes et claques plus tard, mon frère décida de rester chez ma mère, ma génitrice comme je l'appelais.
Je n'ai plus eu de contact avec eux.
Plus le temps avançait, moins je me sentais à ma place à la maison. J'étais tout le temps chez Baptiste. On passait notre vie ensemble, ce qui ne plaisait pas aux adultes parce que je ne donnais plus assez de coup de main selon eux. Et mon père ne me portait plus d'intérêt réel. Mise à part pour le ménage, qui n'était jamais assez bien fait.
Je faisais beaucoup chez moi et Baptiste s'est d'ailleurs disputé avec sa sœur et mon père pour ça, ils m'en demandaient trop.
Un jour Baptiste en a eût marre de mes sautes d'humeur et de l'acharnement qu'il y avait sur mon dos et qui me rendait aigrie. Il me quitta. J'en mourrais. Mon seul pilier, le seul sur qui je pouvais encore me rattacher un peu me laissait tomber. J'ai doublé mon année. Plus rien ne me servait à être dans ce monde.
Deux mois plus tard, via le compte Facebook d'une amie, j'ai été voir son profil et là, le choc. Lui, elle, ensemble dans le même lit et à moitié nus. Que cherchait-il ? A me détruire ? C'était fait, je ne pouvais pas être plus bas. Le traumatisme fût si grand que j'ai eu une choc émotionnel me privant de mes règles pendant 4mois.
J'essaie de faire passer ça comme je peux : je vois mes copines, je sors, je bois ... J'ai 17 ans et je suis au bord du coma éthylique. Baptiste me manque plus que tout au monde, je n'ai pas de mère, plus de frère et un père pour qui je n'ai plus d'intérêt. A quoi est-ce que je sers ? Qui m'affectionne en ce monde ? Qui me voit ? Pour qui est-ce que j'existe réellement ?
Je me fais reconduire par des amis jusqu'à la voiture d'Anaïs qui était venue me chercher, prévenue par son frère qui m'avait vu dans le pire des états.
Enfin, on déménage ! La maison est grande et j'ai la chambre la plus spacieuse ! Je suis toujours triste pour Baptiste mais ça va mieux. Je fais avec.
Puis, j'ai commencé la boxe, ça me défoule et il y a Jérôme ... Jérôme ... 1m87, 90kg de muscles et des yeux verts. Il a un charme fou !
Après un mois d’entraînement à me regarder longuement, il m'invite à aller boire un verre ensemble. Enfin ! Pourrais-je définitivement tourner la page ? Oui, ce soir là, il m'embrasse. Il est très intimidant et  tellement sur de lui ... Mais il ne fallait pas rêver. Après cette soirée, il ne me regarderait plus. Il est trop beau pour moi et je ne suis qu'une gamine mal dans sa peau, dans sa tête et dans sa vie. Il ne s'encombrera pas de quelqu'un comme moi.
Il me dépose chez mon amie, qui était rentrée plus tôt, en me donnant son pull.
« Je te le rendrais à l’entraînement »
« Non, je passe te chercher demain »
Je n'en revenais pas, il voulait me revoir !

Mon père et ma belle-mère étaient super heureux pour moi. Après avoir pleuré un an Baptiste, je remonte enfin la pente et j'avance !
Ou plutôt j'avance à reculons. Je n'ai pas ma place au sein de cette famille, je dérange, je n'ai plus de complicité avec mon père, Anaïs se prend pour ma mère à m'ordonner milles choses et à me crier tout le temps dessus. Puis Jérôme en qui je n'ai aucune confiance. Il est beau, il le sait et il aime plaire. Mais je veux être son exclusivité. Il n'y a que moi qu'il doit regarder. Il ne doit pas parler à d'autres filles que moi, ni leur proposer je ne sais quels plans foireux et encore moins les voir, mais il a fait tout le contraire.
Je le quitte. Après dix mois de relation. Pendant un mois. Je n'ai pas su faire plus... Il m'a tout donné : mots de passe, code téléphone etc en me suppliant de le pardonner et en me jurant de m'aimer.
J'avais le droit de tout fouiller et j'ai cédé. Il m'aimait et c'était le principal, je n'étais pas seule.
Il était mon échappatoire. La maison était devenue une prison où j'y étais Cendrillon et je devais en finir. Je n'entendais qu'insultes et mépris de la part de ma belle-mère et de mon père.
Que lui avais-je fais pour qu'il me déteste lui aussi autant ? Pourquoi me haïs-t-il ?
C'est de la faute d'Anaïs, j'en suis sur. Ce qu'elle veut c'est sa petite vie de famille, tranquille. Elle, ses filles et mon père. Elle a déjà su faire partir mon frère, elle essaie maintenant de me faire partir moi. Elle a gagné.
Je rencontre un psychologue que mon père m'a ordonné d'aller voir. En conclusion, au bout de quelques séances, il me diagnostique un état très stable et un environnement très néfaste. Il faut que je les fuis.
Après ma dernière séance, je contacte ma mère. J'ai besoin de lui parler, de m'excuser, de comprendre, même d'entendre sa voix. Je lui ai demandé qu'on se voit un jour, qu'on ait une discussion sur ce qui s'est passé. Elle n'a pas voulu mais m'as avertie de faire très attention à mon père. Que si un jour il venait à lui arriver malheur, de ne jamais accepter son héritage. Il a d'immenses dettes.

Juin 2013, une très grosse dispute avec Anaïs éclate de nouveau :
« Je ne te retiens pas de partir tu sais ! » avec un air hautain
« C'est parce que papa ne veut pas me laisser aller, sinon crois-moi qu'il y a bien longtemps que tu ne me verrais plus. »
« Ton père ? Tu veux rire ? Il n'attend que ça ! »
« Pardon ? »
« Oui ! Il me l'a encore dit l'autre jour ! »
« Il est venu en pleurs dans ma chambre il y a deux semaines en me suppliant de rester. »
« Il m'a dit tout l'inverse ! » finit-elle avec un air vainqueur
« On verra ça quand il rentrera »

Mon père rentre, je lui explique la discussion que j'ai eu avec Anaïs quelques instants plus tôt et il me tient tête. Il me traite de menteuse et d'irrespectueuse. Contente d'avoir eu indirectement son accord, je lui fais part de ma décision : JE M'EN VAIS !
Évidement et comme il avait prit l'habitude de la faire, il m'a critiquée et sous estimée dans une conversation qui avait duré plus de deux heures. Je n'en pouvais plus, je ne me souviens de rien de ce qu'il m'a balancé au visage sauf ces deux phrases :
-Tu n'y arriveras jamais sans nous, tu vas te planter et venir nous réclamer de l'argent.
-Il faudra t'assumer entièrement et tu en es incapable. Tu ne sais déjà pas faire le ménage ici.
Comment peut-il me traiter comme ça, moi sa propre fille qui l'a toujours soutenu pour tout ?

Ses propos ont raisonnés toute la nuit dans ma tête. J'étais décidée, au réveil, mes sacs étaient faits et j'emménageais chez Jérôme en attendant de trouver un appartement. Il ne voulait pas que je cherche de « chez moi », il voulait qu'on vive ensemble, chez lui et rien qu'à deux. Je n'ai d'abord pas voulu avec ce qu'il s'était passé mais il a su trouver de bons arguments : on essaierait pendant les deux mois de vacances et si ça n'allait pas, en septembre je me chercher un logement.
C'était l'horreur, on ne faisait que se disputer et il changeait, il allait me laisser tomber. Je le sentais mais je ne voulais pas me faire à l'idée.
Comme de fait, le 3 septembre il m'annonce que tout est terminé. Une amie qui vivait seule m'avait proposé d'aller chez elle quelques temps, ce que j'ai dû faire.

Plus de parents, plus de copain, plus de toit officiel... Je suis considérée par l'état comme SDF.
La claque, de nouveau ... 
Je reprends contact avec ma mère qui m'aide à trouver un logement. Je suis sous le régime du CPAS et malgré tout ce que tout le monde à toujours pu croire, j'y arrive ! Je sais même mettre un peu d'argent de côté.
Jérôme revient à la charge, on se voit toujours comme si nous étions ensemble, mais quelque chose à changé chez lui. Il est encore plus prétentieux et imbu de sa personne qu'avant. A-t-il toujours été comme ça au fond ?

Je sors, je bois beaucoup, je rencontre de nouvelles personnes et je décide de ne plus voir Jérôme. Je lui dis très clairement que je n'ai pas besoin de quelqu'un qui m'utilise pour suffire à ses besoins. Je suis déchirée et lui aussi. Je n'en reviens pas. Il pleure, me supplie de ne pas le laisser tomber, que sans moi il est à genoux et qu'il ne pourra plus avancer. Étonnant pour quelqu'un que je gênais !
On décide de continuer à se voir mais de ne plus avoir de rapports sexuels.

Un jour, il m'invite au restaurant. J'étais tellement heureuse! Enfin il revient à lui, il s'est rendu compte qu'il ne voulait pas m'abandonner. Je me pouponne, m'habille comme il aime et le rejoint.
Tout se passe bien, on est intimidé mais la conversation découle normalement au fur et à mesure...
«Je dois te dire quelque chose ! »
« Dis-moi! » Surprise, excitée, Stressée et ...
« Non ce n'est pas à toi que je dois dire ça ... »
« Comment ? Explique-moi ! Finis ta phrase maintenant que tu l'as commencée ! »
Une bouffée de stress m'envahis, j'ai peur. Que vas-il me dire ? Pourquoi commence-t-il sa phrase mais ne la termine pas ?? Allez ! Réponds !
« Je crois que je suis amoureux d'elle »
D'elle ?? La pute que tu voyais en bossant en boite ? Celle dont tu ne voulais pas approcher parce que c'est une fille volage ? Cette même femme qui a 7 ans de plus que toi ? ELLE ?
Je n'ai plus su répondre et les larmes n'ont fait que couler. Il m'a achevée.

Mon monde s'effondrait à nouveau et s'effondrera encore plusieurs fois les semaines suivantes lorsqu'il jouera au yo-yo avec nous deux sans que Madame sache que je suis encore existante dans la vie de Monsieur. Un beau jour où nous nous sommes revus, après avoir recouchés ensemble il me dit qu'il vaut mieux qu'on s'arrête là et qu'il va se consacrer à elle. Parce qu'ils continuaient à se voir ? C'était le point final de notre relation mais pas celui de mon mal-être. Je me renfermais encore plus sur moi-même jusqu'au jour où j'ai eu, du jour au lendemain, un déclic. Je n'ai pas compris ce qu'il m'arrivait mais c'était fait. Il ne manquait plus, j'étais sereine et confiante. J'étais seule le soir chez moi, mais j'aimais ça !

Mon père ne me donnait presque plus de signe de vie, si ce n'est pour se plaindre et inventer des histoires ; j'ai comme la vague impression qu'il ment beaucoup et exagère les choses...
Je n'ai pas cherché plus loin. Je lui en voulais de ne pas m'avoir soutenue face à ma belle-mère mais c'était le passé et je ne voulais pas perdre du temps comme avec ma maman avec qui j'ai, pour finir, eu ma discussion. On s'est l'une l'autre expliquées, excusées et pardonnées. Elle m'a racontée sa version des choses et moi la mienne. On s'est bien rendu compte qu'il y avait d'énormes mal-entendus et que mon père en était la source.
Mais comme on dit « le passé, c'est le passé ! »
Mai 2014, anniversaire d'Anaïs. Mon père aimerait à tout prix que je vienne et qu'on puisse enterrer la hache de guerre. Je fais l'effort, je m'y rends. Puis ma plus belle vengeance était quand même ma réussite, le reste je m'en foutais.
Baptiste est là. Nous aussi nous avons enterré la hache de guerre après ces trois années passées.
On rigolait bien, on s'est remémoré quelques souvenirs. Ça me faisait le plus grand bien. Après cette soirée, il m'a reconduite chez moi, mon père avait un peu trop bu. J'étais fière de lui faire visiter mon appartement, de lui prouver que j'avais raison le jour où je lui ai dis que je partirais et que je réussirais. Il était content pour moi et ça m'a fais chaud au cœur. 

Le lendemain, je lui fais un petit message pour lui dire que j'avais été contente qu'on ait pu se reparler comme des adultes et passer outre ce qui nous était arrivé. Il était ravi de m'avoir revue et était étonné de la femme que j'étais devenue.

Après ça, nous nous sommes vus pendant quelques semaines, comme si notre amour n'avait jamais disparu. Mais, malgré tout, même s'il me considérait comme son plus bel amour et qu'il n'a pensé qu'à moi ces trois dernières années, il n'était pas prêt d'entamer une relation sérieuse. Parce que c'est juste ce qu'il voulait avec moi. Du sérieux. Il ne voulait plus me faire souffrir après tout ce que je lui ai raconté : ma mère, lui, mon choc émotionnel, Jérôme, ses tromperies, Anaïs, mon père,... Je lui ai tout dit mais il ne voulait que mon bonheur et à ce moment, il était incapable de me l'offrir car il voulait encore vivre sa vie de célibataire sans encombres et sans soucis.
Nous ne nous sommes plus parlés depuis.

Août 2014, mon père m'appelle. Anaïs l'a quitté. Il venait de finir tous les travaux dans la maison, c'est une profiteuse. A quoi s'attendre de plus de la part d'une jeunette, même s'ils sont restés amants deux ans et ensemble officiellement 5 ans ? A rien. De toute façon elle était méchante.
Mon père veut se suicider, il est partit de la maison, n'a pas d'endroit où aller. Par chance, ma grand-mère hospitalisée lui donne les clés de son appartement qu'il squatte une dizaine de jours.
J'étais en pleine période d'examens de rattrapage, mon père me sonnait presque tous les jours jusqu'à des 3 heures du matin pour vider son sac, son venin et sa haine. Je l'écoutais se lamenter d'avoir perdu la femme de sa vie. Il était divisé entre tout l'amour qu'il avait pour elle et la haine de ce qu'elle lui faisait.
Ce qu'elle lui faisait ? Elle allait raconter à tout le monde que mon père était un menteur, un mythomane, un manipulateur et un pervers sexuel. Comment peut-elle parler de lui de la sorte alors qu'ils ont partagés sept années de leurs vie ?

Mon père me sonne en me disant qu'il va se suicider avec des médicaments, je lui ai rigolé au nez, n'y croyant pas du tout et il a raccroché en disant que j'aurais sa mort sur la conscience. J'essaie de le joindre, boite vocale. J'essaie à nouveau, pareil. Je me décide, je vais à l'appartement de ma grand-mère le rejoindre.
Il est 2h du matin, j'ai une demi heure de route et il ne fait pas très chaud. Sur le chemin, Anaïs m'appelle. Mon père l'avait évidemment avertie de ce qu'il comptait faire si elle ne le reprenait pas tout de suite. Et le temps du chemin, nous avons discuté et mit les choses à plat. Mon père ment comme il respire. A moi il me donne une version, à elle une autre. Il casse du sucre dans mon dos à Anaïs, et vient la critiquer et la salir auprès de moi.
A quoi joue-t-il ?

Je sonne, il vient ouvrir, voit que c'est moi, me dit gentiment d'aller au diable et me claque la porte au nez. Je continue de sonner au moins 10 minutes jusqu'à ce qu'il sorte en trombe, essaie de monter dans sa voiture pour « aller foncer dans un mur » disait-il.
Le temps qu'il fasse le tour de la voiture, je montais par la porte passager. Et nous avons joué à la chaise musicale comme ça pendant 5 minutes jusqu'à ce qu'il s'énerve et lève la main sur moi.
Son regard était noir, comme ma mère quelques années plus tôt mais je n'avais pas peur.
Son front poussant le mien, j'avais déjà affronté cette situation, je pouvais le faire une deuxième fois.
« Vas-y, frappe »
« Dégage ou je te tue. »
« Fais-le ! Je n'ai pas peur papa. Fais-le ! » tout en le regardant droit dans ses deux néants noirs.
« Dégage je te dis ! »
« Aies les couilles papa. Maintenant que tu as levé ta main, frappe ! »
Il tourna les talons et s'en alla. Je l'ai suivis. Dix minutes plus tard, il s'assit sur un banc, essoufflé d'avoir marché si vite et me suggérant de prendre l'autoroute pour rentrer. Méchanceté gratuite.

Je tenais Anaïs au courant de la situation. Malgré tout, elle avait peur pour lui et toutes les deux avions de l'empathie. Même l'une pour l'autre, avec ce qu'on s'était dit...
Nous nous sommes rendues compte que mon père avait sûrement un trouble psychologique. Il n'y avait pas d'autre explication.
Nous rentrions donc à l'appartement mon père et moi et il partît se coucher. Je suis restée dans le salon en essayant de ne pas dormir car il m'avait menacée de se suicider pendant mon sommeil. Je m'endors en vain.
Il vient me réveiller, en pleurs, en s'excusant de ce qu'il s'était passé quelques heures plus tôt, qu'il n'avait pas compris ses agissements. Je l'excuse, nous nous faisons un câlin et il retourne se coucher. Le lendemain, tout avait l'air d'aller bien mieux. Il était joyeux, souriant, voulait reprendre du poil de la bête et disait vouloir oublier Anaïs.

Je n'ai plus de nouvelles pendant deux semaines. Silence radio. Puis un jour, il passe devant chez moi pour m'apporter ma pension et m'annonce qu'il a rencontré quelqu'un. Pour un qui voulait se suicider il y a deux semaines, je n'y croyait pas trop.
Il m'a montré des photos d'eux, ils avaient l'air amoureux et m'annonce que l'épisode « Anaïs » est définitivement finit et qu'il ne veut plus en entendre parler. Heureuse pour lui mais assez septique, je lui dis que je suis contente mais que je trouve qu'il va un peu vite. Il m'assure que non et dans la discussion, je lui annonce que, moi aussi, j'ai rencontré quelqu'un. Il est également content pour moi et a hâte de le rencontrer.
Je n'ai de nouveau plus de nouvelles de lui pendant quelques temps, il a sa vie avec Sophie, moi avec Thomas. Je ne me soucie pas trop de lui.
Un jour, il m'appelle. Il voudrait que nous allions ensemble au restaurant pour faire connaissance avec la moitié de l'autre.
Enthousiaste, j'accepte volontiers et nous organisons ça assez rapidement. Tout se passe bien, tout le monde rigole, est bien dans sa peau et ça fait du bien à voir !

Plus tard, Thomas et moi emménageons ensemble et je les invite à venir visiter. Tout s'est relativement bien passé aussi mise à part qu'il ne faisait que critiquer Anaïs.
Quelques jours plus tard, par hasard, Anaïs me sonne en me demandant si mon père a changé de numéro de GSM parce qu'il ne lui répondait plus. La conversation prend une autre tournure et nous en venons à discuter de Sophie. Bêtement, j'apprends qu'il lui invente que Sophie et lui ne sont qu'amis et qu'il lui envoie des messages tous les jours.
Je coupe court pour ne pas être trop mêlée à ça mais je suis très fâchée sur mon père.
Maintenant je comprends mieux pourquoi il ne voulait pas que sa relation avec Sophie s'ébruite.
Je l'appelle en lui disant que j'ai gaffé en le disant à Anaïs, il ne m'en veut pas et est plutôt content, comme ça elle pourra « arrêter de l'emmerder » soit disant. 
Je savais très bien au fond qu'il l'aimait toujours et cette situation ne m'étonne même pas. Ça été beaucoup trop vite avec Sophie ...

Un petit mois plus tard, Sarah, mon amie, me demande ce que j'ai pu aller raconter sur elle à Sophie. Je ne compris pas très bien ce qu'elle me voulait et lui ai demandé des explications.
Sarah m'a montré toute la conversation avec Sophie et elles en sont venue à un gros point : mon père s'est inventé une vie sexuelle avec Sarah.
Je n'en revenais pas ! Pourquoi a-t-il fait ça ?? Et avec mon amie en plus ? Pourquoi doit-il m'atteindre comme ça indirectement ? Je suis sous le choc. Mon père commence à me dégoûter profondément.
Je l'appelle.
«Papa ? C'est quoi cette histoire ? »
« Mais je n'en sais rien, c'est une jalouse maladie ! Elle se fait des films sur tout et interprète n'importe quoi à sa manière [...] (20min plus tard) Elle a mentit parce que je n'ai jamais dis ça. »

J'ai Sophie en ligne. Elle me raconte tout et je lui raconte tout. Son histoire était similaire à celle qu'avait vécu ma mère mais aussi Anaïs. Cette femme avait l'air bouleversée. Je la connaissais à peine mais je voulais l'aider.
Il ne sont ensemble que depuis quatre mois et mon père lui avait déjà demandé d'aller voir un psychologue pour sa soit disant jalousie maladive, il lui a proposé d'aller en clubs échangistes et de faire des plans à trois, elle lui a prêter beaucoup d'argent qui ne saura sans doute jamais lui rendre vu ses dettes ...
Mon père m’écœure, ce ne sont plus les autres qui mentent, mais bien lui. Je ne peux plus me voiler la face. Les jours qui ont suivit, j'ai assisté à une conversation entre Sophie, Anaïs et mon père qui les a appelées chacune à leur tour en leur passant la même pommade.
« Anaïs, je ne veux pas te perdre, tu es la femme de ma vie. Sophie ment ! [...] »
Quand il en est venu à appeler Sophie pour lui chanter le même baratin, Anaïs est intervenue pour lui prouver qu'elles avaient tout découvert. Il a fait semblant d'être coupé et a raccroché. Il n'a plus jamais appelé.

J'ai envie de vomir. Mon père, mon confident, mon héros, mon soutient m'a abandonnée toutes ces années. Il m'a mentit, m'a laissée seule face à la vie, m'as trahie, m'a méprisée et m'a salie aux yeux de tous. Et je n'ai appris ça que des années, des mois, des semaines plus tard.
Il m'a éloignée de ma mère, m'a fait croire qu'elle était folle alors que c'est lui qui l'a rendue folle à lui faire des dettes, la tromper, lui mentir comme il l'a fait.
Il a gâché mon couple avec Baptiste en allant lui raconter que je n'étais pas assez mature et que j'étais beaucoup trop jalouse, qu'il ne devait pas s'encombrer d'une fille comme moi.
Il a gâché la relation que j'avais avec Anaïs en allant lui inventer que je lui piquais des choses et que je fouinais dans ses affaires et j'en passe. A moi, il m'a inventé qu'elle ne me supportait pas, que c'était une capricieuse qui en demandait toujours plus. A ma grand mère, il lui disais qu'après les cours, je faisais le tapin. Ce n'était, selon lui, pas possible que je m'achète autant de vêtements, simplement avec ce que je touchais du CPAS.
Je rêve ?

C'est une belle leçon qu'il me donne aujourd'hui et je l'en remercie.
A présent, je construit ma vie avec Thomas et ce qui s'est passé porte bien son nom. Il ne pourra plus m'atteindre comme il l'a fait. Il ne s’immiscera plus dans ma vie. Personne n'est indispensable, même pas un parent.

Maintenant je tiens à lui dire : merci d'avoir été si mauvais, je suis contente de ce que ça m'a apporté et d'être différente de toi aujourd'hui. De respecter autrui et de me respecter. D'être honnête un maximum dans tout ce que je dis ou fais. De ne pas avoir besoin de manipuler ou de trahir les autres pour avoir ce que je veux, au contraire. Et surtout, je suis fière de moi car ma conscience est propre. Le soir, je peux aller dormir sur mes deux oreilles sans me tourmenter de mes journées passées. Et toi ?

J'ai mal de ce que j'écris mais mon père est un poison pour toutes les personnes qui l'entourent. Il ment constamment pour attirer l'attention sur lui. Il a besoin de ça, que le monde tourne autour de lui. Ce besoin de reconnaissance, diviser pour mieux régner.
C'est mon père et ça le restera toujours mais il me dégoûte. Je serais là pour lui s'il a besoin mais je ne lui demanderais pas de l'aide si MOI j'ai besoin. Je me suis accomplie seule et surtout sans lui,  et je continuerais.

Mon père ce zéro.

Si vous désirez poser plus de questions quant à l'histoire vous pouvez toujours envoyer un mail ici: blog.bdnplg@gmail.com

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